Pierre Querut de la Général Films, au 47 chaussée de Haecht

by leniod | created - 2 months ago | updated - 2 months ago | Public

La maison de distribution Général Films est créée en 1962 par Jean Querut qui emploiera ses deux fils Pierre et Jean (Jr.). Après quatre années, ce dernier part travailler notamment pour le sucre Tirlemont, puis les cosmétiques L'Oréal.

Jean-Pierre Verscheure a fréquenté cette entreprise familiale, où il s'est trouvé son orientation professionnelle, devenue presqu'une vocation.

Pierre, né en 1940, reprendra l'affaire et se lancera dans la production de films érotiques, les nudies ayant commencé à être projetés à Bruxelles au Cinéma Paris, boulevard Adolphe Max qui fut le premier et, depuis 2013, est le dernier survivant, même si cela fait des décennies qu'il ne projette plus que des vidéos. Pierre Querut réalise quelques documentaires touristiques, notamment sur les chutes du Niagara. Il arrête ses productions au milieu des années '70, mais continuera ses activités de distribution activement jusqu'en 1984, puis très occasionnellement jusqu'au début des années 2000.

Il devient principalement vendeur de bijoux de fantaisie sur les marchés. Il est même dans les années '90 « maître de place » (responsable qui montre leurs emplacements aux vendeurs et veille à ce que tout problème soit résolu rapidement) du marché de la place des Chasseurs Ardennais à Schaerbeek.

En 2003, Pierre Querut est le sujet d'un documentaire de Katleen Vermeir (plasticienne flamande et locataire de Querut dans la maison où ont été tournés les films) titré "Cadavre Exquis ; Brusselle, Part : 1". https://www.imdb.com/title/tt7224440

Fin 2015, il bénéficie du service d’aide à domicile de la commune de Saint-Josse et déclare : « Cet accompagnement est rassurant et distrayant. Mais dans ma situation, ce qu’il y a de mieux c’est la souplesse du service. »

Fin des années 2010, il a de graves problèmes de santé (il meurt en 2021), est hébergé en maison de repos et vient dans sa chaise roulante présenter au Nova en mars 2019 :

  • "Les baiseuses" (1974) de Guy Gibert dit Jack Guy




Film érotico porno-soft tourné chaussée de Haecht à la Général Films, avec des extérieurs, plutôt bien filmés (et en couleurs, ce qui était rarissime quelques années plus tôt), au Petit Sablon, devant la cathédrale et dans le métro, encore pré-métro à l'époque. Un début de scénario et ces jolis instantanés à la saveur nostalgique n'apparaissent que dans le premier quart d'heure, puis Monica Swinn joue un important second rôle d'une vingtaine de minutes. La suite devient très ennuyeuse avec d'interminables fausses copulations, aux gémissements médiocrement doublés. C'est mis en scène très platement. À la fin, Jean-Pierre Bouyxou fait une très brève apparition de dos.

Ce film est un peu le chaînon manquant de la filmographie de l'actrice carolo puisque Guy Gibert collaborera avec le réalisateur de navets Alain Payet ("Train spécial pour Hitler" / "Hell Train"), tandis que Franco et Rollin avaient tourné dans la même maison de la chaussée de Haecht. Jio Berk, un proche de Roland Lethem et très actif dans cinéma belge underground de genre, a aussi participé à "Les baiseuses". Malgré sa mauvaise qualité, cette minuscule production, sortie dans la foulée de "Les valseuses", fut un inespéré succès national et même international.

Payer pour voir ça était alors la seule façon de consommer du porno, un produit aujourd'hui lourdement daté, périmé, fort peu bandant.

Le film a continué à être diffusé via une VHS néerlandaise.

Vu en mars 2019. La copie francophone 35mm que j'ai vue, de la collection de la Général Films, réparée par le Nova, contient des quelques inserts pornos réalisés par le producteur du film Jacques Orth. Paradoxalement, il manque deux ou trois morceaux censurés.

petit 8 (pour sa première demi-heure amusante et nostalgique.)

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1. Female Vampire (1973)

Not Rated | 72 min | Horror

A beautiful female vampire lures men to their doom.

Director: Jesús Franco | Stars: Lina Romay, Jack Taylor, Alice Arno, Monica Swinn

Votes: 2,080

Il y a au moins trois versions différentes de ce film : "Female Vampire" (l'originale de sexploitation que j'ai vue dans laquelle Lina Romay boit le liquide séminal de ses victimes plutôt que du sang ; elle dure une heure quarante), une proche avec de laids inserts hard ajoutés et "La comtesse aux seins nus"/"Erotikill" qui est une version plus horrifique où Lina Romay boit le sang de ses victimes en les attaquant au cou. Cette version est plus courte de 35 minutes et ne contient pas de nudité en-dessous de la ceinture. J'ignore à laquelle de ces versions se rapporte le titre français "La comtesse noire". Le film a aussi été titré "Les avaleuses", "Jacula", "Lady Dracula 2" etc.

À ne pas confondre avec "La comtesse perverse" tourné par le même cinéaste, avec les mêmes actrices, un peu après.

Ai vu un transfert numérique de qualité "moyen -" d'une version longue titrée "Female Vampire", mais en français sous-titré en anglais (les sous-titres étaient numériques, mais sont collés, intégrés au fichier projeté sur l'écran du Nova en mars 2018). Le son de cette copie est étouffé.

Jess Franco joue l'important second rôle d'un médecin-légiste. Il a le visage éprouvé par son divorce, la mort de sa muse Soledad Miranda et peut-être l'alcool. Il est en train de tomber fou amoureux de Lina Romay, 18 ans et absolument sans pudeur, qu'il filme en longs plans-séquences avec des zooms vers de très gros plans flous et mal éclairés, liés par une ténébreuse musique. C'est son premier rôle et, pour la faciliter, elle joue une muette. Les acteurs gémissent outre mesure. Ces épanchements de désir envers le corps féminin, dénudé, maquillé et agrémenté de l'un ou l'autre accessoire, dans une atmosphère mélancolique et malsaine, rappellent l'œuvre de Stephen Dwoskin.

Jess Franco se désintéresse du scénario peu cohérent qu'il finit par abandonner. Le thème du vampire n'est qu'un prétexte. Reste quelques scènes jouées avec des dialogues surréalistes, déclamés comme dans un film de Marguerite Duras. À noter la mauvaise qualité du doublage puisque dans une scène Franco parle et on n'entend rien. La hennuyère Monica Swinn par contre est enregistrée en son direct.

C'est Jean-Pierre Bouyxou (jouant ici le second rôle de l'aveugle Dr. Orloff) qui a amené l'actrice carolo chez Jess Franco. Ici, il en profite pour lui mettre la main dans le vagin alors qu'elle est à l'état de cadavre. Mais peut-être étaient-ils partenaires dans la vie ?

Du pur sexploitation, sans sexe en érection, mais outre les scènes lesbiennes, beaucoup de pubis hirsutes (dont celui de Monica Swinn qui déborde abondamment sur ses cuisses) et une petite dose de sadomasochisme.

C'est filmé dans un décor de carte postale (île de Madère) avec une végétation luxuriante, des fleurs et une maison à l'architecture de caractère. Même si cela paraît invraisemblable, les intérieurs ont été tournés à Saint-Josse, au 47 chaussée de Haecht, à la Général Films de Pierre Querut qui a coproduit le film. Dans la vidéo "Cadavre Exquis ; Brusselle, Part : 1" (2004) de Katleen Vermeir, en 2003 Pierre Querut montre clairement la pièce de sa maison où le Docteur Orloff explore le vagin du cadavre.

Le coproducteur Eurociné devait fournir la copie 35mm au Nova, mais a finalement prétendu ne pas l'avoir retrouvée et a envoyé ce fichier terne et compressé.

Il s'agit d'un Jess Franco qui marque un basculement important dans sa carrière. C'est aussi un sommet du sexploitation trash, une expérience bizarre à vivre en salle. Évidemment il ne faut pas s'attendre à un film d'horreur à suspense ou à un produit érotique aseptisé. Ou aux œuvres plus travaillées du cinéaste de la seconde moitié des années '60. C'est en fait la rencontre brute entre un voyeur malade et une exhibitionniste.

petit 9

2. The Demoniacs (1974)

R | 100 min | Horror

A gang of pirates rape the two sole survivors of a ship wreck. The violated girls are rescued by the strange inhabitants of a supposedly haunted island, where they are granted supernatural powers to strike revenge against the pirates.

Director: Jean Rollin | Stars: Joëlle Coeur, John Rico, Willy Braque, Paul Bisciglia

Votes: 1,540

Série quasi-Z d'épouvante érotique kitsch réalisée en 35mm par Jean Rollin, qui s'est inspiré des films de pirates de son enfance. Le début m'a notamment rappelé "La taverne de la Jamaïque" (1939) d'Alfred Hitchcock et surtout "Les contrebandiers de Moonfleet" (1955) de Fritz Lang.

Alors que l'action se déroule au bord de la mer, les (nombreux) intérieurs sont tournés à Saint-Josse, à la Général Films, au 47 chaussée de Haecht, dans un décor de Jio Berk, Bruxellois très proche de Roland Lethem, mort à l'âge de 51 ans en 1982. Il semble s'être inspiré de la taverne du début de "Malpertuis" (1971) de Harry Kümel, ici en version fauchée.

On retrouve plusieurs techniciens et acteurs (dont Jean-Pierre Bouyxou) déjà croisés dans "Female Vampire" de Jess Franco et "Les baiseuses" de Guy Gibert dit Jack Guy. Il y a également une scène de baise ridicule avec pénétration clairement simulée, dont la femme hysteriquement agitée fait exagérément semblant de jouir. J'ai fini par m'assoupir pendant ces scènes softcore filmées platement. Cependant, certains plans, comme ceux des plages qu'affectionne le cinéaste décalé, sont plein de charme et de poésie, notamment grâce aux couleurs occasionnellement raffinées, troublantes.

Une séquence (plus gothique) est tournée dans les ruines de l'abbaye de Villers-la-ville (qui avait déjà servi de décor pour "Malpertuis" de Harry Kümel...)

C'était l'été 1973.

"Les démoniaques" a aussi été exploité sous les titres "Tina, la naufrageuse perverse" ou "Les diablesses" ou "Deux vierges pour Satan".

Découvert dans les meilleures conditions une copie belge d'époque, en très bon état, au Nova en février 2024.

gros 7

3. Cadavre exquis: Brusselle, Part 1 (2004)

40 min | Documentary, Short

In this video the artist documents a movie/documentary - producer/director/distributor from the seventies, Pierre Querut, who was also her landlord at the time. In the film he takes her on ... See full summary »

Director: Katleen Vermeir | Star: Pierre Quérut



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